Accueil»Collégiale et Calvaire»Chemin de croix et calvaire des Récollets»Histoire du Chemin de Croix dit « Le Grand Voyage »

Les stations du Grand Voyage de Romans-sur-Isère portent un numéro d’ordre et offrent un tableau, reposant sur un autel ou une simple tablette, représentant un des épisodes de la Passion.

Elles n’ont pas toutes la même forme ni les mêmes dimensions. Les unes sont des chapelles isolées, de trois à quatre mètres de façade sur quatre à cinq mètres de profondeur, d’autres sont des édicules appliqués contre un mur ou une maison et faisant plus ou moins saillie; enfin la plupart sont de simples niches fermées par un grillage. Tous ces édifices sont plus ou moins ornés, suivant le goût et la fortune des personnes à qui ils appartiennent.

Après son entrevue avec les religieux qui revenaient de Terre sainte, Romanet Boffin s’était empressé de faire ériger à Romans-sur-Isère des stations de piété rappelant les principaux actes de la Passion. En outre, à la demande des habitants du Bourg-de-Péage et avec la permission de l’évêque de Valence, accordée le 27 mars 1517, il fit construire la chapelle dite de Bethléem, pour y représenter la nassance du Sauveur. Cet édifice, démoli pendant les troubles religieux, fut remplacé en 1611 par un couvent de Minimes, qui est occupé de nos jours par la mairie.

La porte dorée ou orientale est celle par laquelle Jésus-Christ entra, le jour des Rameaux, en triomphe à Jérusalem. A Romans-sur-Isère, elle était représentée par la porte de la tour, placée au milieu du pont de l’Isère. Le 25 février 1516, le conseil de la ville autorisa l’érection de cette station par la délibération suivante: « Il a esté accordé à Romanet Boffin, marchand, qu’il faict mettre les ystoires qu’il entend faire mettre en la porte de la tour dessus le pont de ceste ville, pourvu qu’il ne porte poinct prejudice à la dicte tour ni à la chose publique, et que l’on fera faire un chapiteau par dessus les dictes ystoires, aux dépens de la ville. »

STATION I
La Cène

Etablie par Romanet Boffin sur le fossé de la première enceinte, au pied d’une tour ronde, cette station était assez vaste pour que, lors des guerres de religion, elle fut vendue, en 1561, au prix de cent florins à Antoine Veilheu, chanoine de Saint-Barnard, pour en faire son habitation, avec cette singulière clause ou obligation de « la consacrer à des usages honnêtes et de n’y point nourrir d’animaux ». Enfin, l’acquéreur devait placer un retable en pierre où serait représenté le mystère de la Cène.

Les travaux, exécutés dans le mois de janvier 1882 pour l’amélioration de la montée du Poids des farines ont mis au jour les fondations des murs de la première enceinte et de cette tour ronde, qui avait cinq mètres de diamètre, avec une entrée du côté de la ville, à environ trente mètres plus bas que la chapelle.

Les protestants, par l’entremise de leur syndic, Jean Magnat, obtinrent de la ville, le 7 juin 1564, un emplacement, près de cette station, « dans les vieux fossés des Terreaux » pour y construire un temple.

Aprés l’apaisement des troubles, la station du Cénacle fut rétablie à frais communs par les soins d’Anne Glenat, veuve d’Antoine Lhermer, marchand, et d’Antoine Savoye, notaire, dont les habitations étaient dans le voisinage et qui fondèrent en même temps plusieurs messes dans cette chapelle.

Détruite pendant la Révolution, elle a eté reconstruite, en 1821, au débouché de la rue du Muzet et à l’entrée des Terreaux. Sa façade offrait à droite et à gauche deux colonnes rondes supportant un entablement. Au-dessus était un simulacre de dôme en planche surmonté d’une croix en fer. On accédait à l’intérieur par un perron à deux rampes de cinq marches. Cette station a été complètement rasée par suite de travaux de voirie et remplacée immédiatement par une niche, avec retable, pratiquée dans le mur du jardin de l’aumônerie de la communauté de Sainte-Marthe.

Cette station est aujourd’hui visible côte Poids des farines.

STATION II
Jésus se sépare de huit de ses disciples

A l’origine, pour se rendre à cette station, il fallait descendre l’escalier de Josaphat, rue Pêcherie, traverser la vallée de Josaphat ou de la Presle et le torrent de Cedron ou de la Savasse.

Elle fut d’abord érigée dans la cour d’une maison appartenant à un nommé Richard Colombier, charpentier, qui accorda cette permission à Romanet Boffin par un acte reçu par Me Bayle, notaire, le 28 mars 1517.

Elle consiste aujourd’hui en une simple niche, en forme de chapelle grillée, avec retable et tableau, visible en bas de la côte des Chapeliers.

STATION III
Le Mont des Oliviers

Pour l’établissement de cette station, Romanet Boffin acheta, par acte du 2 mars 1516, de Pierre Humberton et de sa femme Catherine Barbarèze, une partie de la côte de Chapelier, sous le cimetière de Saint-Romain, qui fut désignée sous le nom de Montolivet.

Cette station ayant été ruinée et son emplacement usurpé, on la mit en bas de la côte des Chapeliers, contre la maison de M. Bedoin, teinturier, où elle est toujours visible aujourd’hui.

STATION IV
La prière de Jésus au jardin des oliviers

Cette station était aussi primitivement au Montolivet, à quelques pas de la précédente. Elle a ensuite été rétablie dans la rue de la Charité et appliquée contre la maison de M. Clairefond, tanneur.

Elle est aujourd’hui visible côte Montolivet.

STATION V
Jésus est capturé par les romains

Après avoir été située au Montolivet, cette station fut ensuite placée dans la cour de l’hôpital de la Charité, à côté de la porte de l’église, puis dans la rue Saint-Jean-de-Dieu, dans un angle rentrant du mur de clôture de l’hôpital regardant le nord, à main gauche de la porte extérieure de l’église.

Elle est aujourd’hui à nouveau visible côte Montolivet.

STATIONS VI et VII
Jésus à la maison d’Anne

Cette station était la plus belle de toutes celles que fonda Romanet Boffin. Dans ce but, il avait acheté quatre maisons au lieu du Truc ou de la Bastide, au-dessus de la maison du Poids des farines.

Savoir : le 15 septembre 1516, de Pierre Voualeur, cardeur, une maison en mauvais état et un jardinet contigu; le 26 septembre, de Barthélemy Tallon, une maison; le 4 octobre, d’Antoine Culharès, un chazal au même lieu; et, le 24 décembre, un autre chazal de Claude Aynard; actes reçus par le notaire Bayle.

Sur l’emplacement de ces quatre maisons, le fondateur fit construire une belle chapelle destinée à représenter la maison d’Anne, prince des prêtres. On y arrivait, comme à Jérusalem, par une petite rue rempante, pleine d’immondices (stercoraria). On y adjoignit une petite grotte ou grotton. Au devant, on voyait un pilier, en haut duquel était placée la statue d’un ange, tenant une trompette à la main; au-dessus étaient ces mots : Hic est fructus doloris.

La VIe Station fut ensuite placée à l’extrémité méridionale de la rue de la Bâtie ou mieux de la Bastide, sur une partie de l’emplacement de cette ancienne forteresse, et la VIle consistait en un caveau ou crypte de sept marches au-dessous de la station précédente. Il y avait un autel, auquel on célébrait la messe le jeudi-saint. Elle était fermée par une grille en fer et couverte par un jardin.

Par suite de travaux de voirie, tous ces édifices ont été expropriés et démolis à la fin du XIXe siècle.

STATION VIII
Jésus à la maison de Caïphe

Fort éloignée de la précédente cette station fut érigée à la Bouverie et détruite, comme les autres, par les hérétiques en 1562. Elle fut rétablie par Jean Noyerat, prêtre et recteur de l’hôpital de Sainte-Foy, devant la maison de qui elle était placée.

Elle est maintenant à la montée de la Bouverie, rue Jean-Jacques Rousseau. Elle présente deux pilastres cannelés, supportant un fronton arrondi. Le retable et l’autel sont protégés par une grille.

STATION IX
Jésus à la maison de Pilate

C’est la premiére station qu’érigea Romanet Boffin, suivant le dessein qu’il avait d’abord conçu de faire sept piliers, dont le premier était placé dans le cimetière de Saint-Barnard, alors contigu à l’église, vis-à-vis le maitre-autel et adossé à la maison abbatiale.

Sur ce pilier on voyait un Ecce homo. Après la démolition de ces constructions, la station a été adossée à l’église Saint-Barnard, entre deux contreforts. C’est sur le premier emplacement de cette station et contre l’ancienne chapelle de Sainte Catherine que fut élevée une croix de mission en 1810.

L’édifice est toujours visible au pied de la collégiale Saint-Barnard mais le tableau a été détruit.

STATION X
Jésus au palais d’Hérode

Romanet Boflin avait fait construire cette station dans le jardin du couvent des Cordeliers, contre le mur de l’èglise, tout près de la grande porte. Elle fut démolie avec les autres par les Calvinistes, en 1562.

L’eglise des Cordeliers ayant été rasée à son tour en 1802, la Xe station avait eté d’abord placée à l’entrée de la rue Conquiers, à droite, contre un mur.

Elle est aujourd’hui enchassée dans le mur d’une maison, à l’entrée de la rue de la Banque.

STATION XI
Deuxième station au palais de Pilate

Lors de la première fondation, cette station était représentée par le troisième pilier, dressé, comme le premier, dans le cimetière de Saint-Barnard.

Elle est visible adossée à l’église, entre deux contreforts, près de la petite porte du transept, dite du Saint-Esprit, mais le tableau a été détruit.

STATION XII
Jésus portant sa croix

On ignore où était placée cette station à sa création. D’aprés un acte du 7 février 1516, il semblerait qu’elle fut d’abord dans l’église de Saint-Barnard.

Elle est aujourdh’ui plaquée, comme les précédentes, contre le choeur, entre deux contreforts mais le tableau a aussi été détruit.

STATION XIII
Jésus chute pour la première fois

Cette station fut placée au XVIe siècle, comme elle l’est encore, à la sortie de la grande porte de l’église de Saint-Barnard, du côté du clocher. Le tableau a été détruit.

STATION XIV

Malheureusement pas d’information certaine sur cette station adossée à la collégiale Saint-Barnard et dont le tableau a été détruit.

STATION XV
La douleur de Marie

Romanet Boffin fit ériger cette station dans la grande rue qui va de Saint-Barnard à Clérieu, ainsi que l’atteste un acte reçu par Me Bayle, sous la date du 10 novembre 1519, par lequel Ennemond Poignard, mégissier, fit don d’un emplacement convenable pour cette station, laquelle présentait de grands barreaux de fer pour défendre la statue qui y était renfermée.

Après les guerres de religion, cet édifice fut relevé et Jean-Baptiste Terrot, cordonnier, propriétaire de la maison qui avait appartenu à Poignard, permit de faire tous les travaux.

Elle est aujourd’hui visible rue Pêcherie.

STATION XVI
Les filles de Jérusalem

Pour ériger cette station, le fondateur acheta de Hugues Robert, marchand, le 9 octobre 1516, un petit jardin dans lequel fut prise une portion de terrain pour y construire un édicule de six pieds du côté de la rue et huit d’épaisseur, masquant celle du mur de l’ancien Château Gaillard et élevé de plusieurs pieds au-dessus de la rue.

Renversée par les hérétiques en 1562 et par les révolutionnaires en 1793, cette station a été restaurée en 1821 par les soins et aux frais de la famille Talin, comme elle l’avait été anciennement par Jean Genti.

Elle est aujourd’hui visible en bas de la côte Poids des farines.

STATION XVII
Simon le Cyrénéen aidant Jésus à porter sa croix

Par acte du 16 septembre 1516, Pierre Maillet, « homme très pieux », donna à Romanet Boffin un espace suffisant à prendre dans son habitation pour y élever ladite station en forme d’oratoire, soit deux toises sur la rue et une toise sur sa maison.

Aprés la ruine de cet édifice, la station fut remplacée par une niche dans le mur de la maison n°7 de la rue de Clérieux, où elle est toujours visible.

STATION XVIII
La Véronique essuyant le front de Jésus

Placée hors la porte de Clérieu, à l’entrée du faubourg, contre une maison et dans le mur du jardin de l’hôpital, elle était anciennement proche du moulin de Laubat.

Après les troubles de religion, on avait placé une simple croix de bois contre la façade de cette maison, ainsi qu’on le voit sur un plan de l’époque.

Cette station est aujourd’hui visible place de l’Eperon.

STATION XIX
Jésus chute pour la deuxième fois

Cette station était autrefois du côté gauche du faubourg de Clérieu. Elle a été construite, en 1821, un peu plus loin, contre le côteau; elle est isolée et fermée par une grille. Il y a un autel et un grand tableau.

Elle est aujourd’hui visible avenue Berthelot.

STATION XX
La porte de Jérusalem

Elle fut construite en 1821, à quelques pas au-dessus de la précédente et adossée à un terrain trés élevé, au nord, ce qui rendait son accès assez difficile. Elle affectait une entrée de ville par une tour à créneaux.

Elle a été démolie en 1866 et transportée de l’autre côté, entre la route de Tain et la rampe des Bastions. Cette nouvelle construction forme un oratoire.

Comme la précédente, elle est aujourd’hui visible avenue Berthelot.

STATION XXI
Jésus chute pour la troisième fois

C’est la dernière station avant d’arriver au Calvaire.

Elle est à droite de la route et forme une grande chapelle, construite aux frais de la famille Clément, qui y avait un tombeau. Elle offre des pilastres cannelés, supportant un entablement sculpté. Elle a remplacé le sixième pilier du voyage primitif.

Toujours visible avenue Berthelot, cette station a été restaurée en 2008.

STATION XXII
Le cachot du Golgotha

C’est un petit oratoire voûté, placé dans le massif du Mont-Calvaire, à l’ouest. A la suite des ravages des hérètiques, il fut presque entièrement comblé. Les Pères de l’Observance le firent relever et établirent au-dessus une voûte, aux frais de’Jean Boffin, seigneur de la Sône.

Les mêmes désastres eurent lieu en 1793 et furent réparés en 1821. Dans ce lieu se trouve un tombeau appartenant à la famille Pigeron.

Comme toutes les stations suivantes, celle-ci est toujours visible au calvaire des Récollets. Les tableaux représentant un des épisodes de la Passion, autrefois protégés par un vitrage et par de petits barreaux de fer, sont aujourd’hui disparus.

STATION XXIII
Breuvage de vin et de myrrhe présenté à Jesus

Cette station est située au nord, à gauche du petit escalier.

STATION XXIV
Jésus cloué sur la croix

Cette station se trouve à l’ouest, derrière la croix du mauvais larron.

STATION XXV
Lieu où fût plantée la croix

C’est le Mont-Calvaire proprement dit. La station est représentée par la grande croix et l’autel qui lui sert de piédestal, et devant lequel s’arrêtait le clergé lorsqu’avaient lieu les processions paroissiales.

STATION XXVI
Division des vêtements de Jésus

Cette station est située à l’ouest, vers la route et derrière la croix du bon larron.

STATION XXVII
Les deux larrons

Au sud, vers la route, sur le plan du repos du grand escalier, représentant les deux larrons.

STATION XXVIII
Jésus donne sa mère à saint Jean

Cette station consiste en un oratoire, sous le Mont-Calvaire et au sud.

STATION XXIX
Prodiges à la mort de Jésus

On fait cette station en se plaçant en face de la croix. Elle n’est pas représentée par une construction particulière.

STATION XXX
Jésus percé d’une lance sur la croix

Cette station est située au nord et à droite, sur le plan du repos du grand escalier, après avoir monté quatorze marches.

STATION XXXI
Notre-Dame des Douleurs

C’est une grande chapelle située à l’ouest, vers l’église. Elle sert de lieu de sépulture à la famille Larra, qui avait acquis une partie du Calvaire à l’époque de la révolution.

Cette station n’avait pas été construite par Romanet Boffin, qui s’était contenté de l’indiquer par une croix.

STATION XXXII
La chapelle des Pleurs

Sur la même ligne que la précédente, dont elle est séparée d’une dixaine de mètres, du côté du nord. Elle était anciennement la station de l’apparition de Madeleine ou le Noli me tangere.

Détruite comme les autres par les hérétiques, elle fut rétablie par les générosités de quelques personnes pieuses. Elle est à jour et supportée par quatres colonnes rondes et autrefois ornées d’un même nombre de statues à genoux. Au fond, dans une sorte de sanctuaire, repose le corps de Jésus-Christ.

Elle appartient à la communauté de Sainte-Marthe, qui y a un caveau funeraire; en outre, plusieurs membres des familles du Vivier et de Pina y sont inhumés.

STATION XXXIII
Le corps de Jésus est embaumé

Cette chapelle est adossée a l’ouest de la précédente, avec laquelle elle communique par un arceau.

STATION XXXIV
Le Saint-Sépulcre

Cette station est située à l’angle nord-ouest du Calvaire. C’est une construction massive et basse, avec de grosses colonnes rondes engagées. Elle était anciennement surmontée d’un dôme à jour et l’on disait un peu hyperboliquement : « l’original est à Jérusalem et la copie est à Romans ». Elle a quatre mètres de largeur et six de profondeur. C’est la seule station qui ait été à peu près épargnée.

Du temps de Romanet Boffin, elle était magnifique et ornée de statues et de rondes bosses qui résumaient les scènes de la Passion. Elle est divisée en deux parties, qui communiquent l’une dans l’autre par un petit passage.

STATION XXXV
L’ascension de Jésus

Elle avait été érigée dans l’église de Saint-Romain, c’est-à-dire au sommet de la montagne appelée le Montolivet.

STATION XXXVI
Lieu où les apôtres tinrent leur premier concile

Romanet Boffin avait placé cette station au-dessous de l’église de Saint-Romain, vers la vallée de Josaphat.

STATION XXXVII
Lieu où Jésus enseigna le Pater à ses apôtres

Cette station était située un peu plus bas que la précédente.

STATION XXXVIII
Lieu du repos de la Sainte Vierge

Cette station était à la suite de la précédente, vers la vallée de Josaphat.

STATION XXXIX
Le sépulcre de la Sainte Vierge

C’était la derniére station dans la vallée de Josaphat.

STATION XXXX
Les disciples d’Emmaüs

C’était primitivement une chapelle placée dans l’avant-cour du couvent des Récollets, en face de la porte de l’église, contre le mur, à l’ouest.

Elle a été démolie en 1822 et remplacée par une niche avec tableau et grillage dans le mur extérieur, au sud, sur la route, entre les deux portes d’entrée.

Sources : Archives municipales de Romans-sur-Isère – Ulysse Chevalier, Notice sur le Mont-Calvaire de Romans, 1883

6 réponses à "Histoire du Chemin de Croix dit « Le Grand Voyage »"

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